La biodiversité

Face à la crise de la biodiversité, la Métropole et la Ville ont un programme ambitieux impliquant plusieurs acteurs, visant à préserver et restaurer la biodiversité, pour garantir un environnement sain et vivant pour ses habitants.

Nos actions
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    Au premier plan, un plan d’eau. En arrière-plan, le chêne multicentenaire de Méhalée, à Mordelles.

    Droits réservés : Arnaud Loubry, Rennes Ville et Métropole

    Rennes Métropole ne fait pas exception : elle est aujourd’hui confrontée à une crise majeure de la biodiversité. Un diagnostic réalisé sur le territoire met en avant cinq grandes trajectoires à explorer pour être à la hauteur de l’enjeu. Les maîtres-mots de ce programme ambitieux sont :
    connaître et évaluer, préserver et restaurer, développer et améliorer, s’adapter et faire face, communiquer et mobiliser.

    Ce projet global qui concerne de multiples acteurs se fixe un objectif : réparer et protéger la biodiversité pour permettre à tous les habitants d’évoluer dans un milieu sain et vivant.

    Comprendre ce qu’est la biodiversité

    La biodiversité dépasse l’environnement strictement humain. Elle est la vie sous toutes ses formes : elle englobe l’ensemble des végétaux et des animaux, ainsi que les habitats naturels (sols inclus) où ils peuvent se nourrir et se reproduire. Elle couvre la totalité des interactions entre les espèces vivantes, espèce humaine comprise.
    Dans la métropole rennaise, la biodiversité est partout : dans les zones rurales (prairies, haies bocagères, bosquets, forêts), dans les espaces de nature (parcs et jardins), dans les cours d’eau (rivières, ruisseaux), dans les zones humides et aquatiques (roselières, mares) et dans les aires de transition entre ces différents milieux (ripisylve en bord de cours d’eau, lisière d’espace boisé).
    Le vivant est globalement en recul sur notre territoire. Cinq grands facteurs d’érosion sont identifiés (selon l’IPBES, plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), à l’échelle mondiale :

    • la destruction et l’artificialisation des milieux naturels ;
    • la surexploitation des ressources ;
    • le changement climatique ;
    • les pollutions des milieux aquatiques, du sol et de l’air ;
    • l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.

    Néanmoins, des initiatives ont permis de retrouver de la biodiversité sur le territoire, notamment en laissant la nature reprendre ses droits, en limitant l’intervention et la présence humaine ou en intégrant les enjeux écologiques plus en amont. La biodiversité est essentielle pour la qualité de vie des habitants, à qui elle rend de nombreux services :

    • approvisionnement : nourriture, eau douce, ressources médicinales, matériaux ;
    • régulation : qualité de l’air et de l’eau, stockage du carbone, fertilité des sols, pollinisation, limitation des ravageurs, photosynthèse ;
    • culturel et social : loisirs, tourisme, paysages, spiritualité, santé physique et mentale.

    La biodiversité est également un patrimoine à part entière qu’il convient de protéger comme tel. Pour en savoir plus sur la biodiversité et les écosystèmes : La biodiversité, c’est quoi ? (lien externe)

    Connaître et évaluer

    Pour protéger la biodiversité, il faut connaître les espèces et les milieux naturels de notre
    territoire. Ainsi, Rennes Métropole :

    • transmet aux communes, associations et entreprises intéressées les outils et ressources disponibles pour faciliter la réalisation d’un inventaire ;
    • encourage la création d’Atlas de la biodiversité (lien externe) : plusieurs communes sont déjà engagées dans cette démarche (Rennes, Laillé, Romillé, Le Rheu, Mordelles, Chavagne, etc.).
      Le territoire de la métropole couvrant une zone de 705 km², il est difficile d’intervenir partout simultanément. Il convient donc de définir des espaces nécessitant une attention particulière et d’agir en fonction des enjeux. Pour cela, Rennes Métropole :
    • met à jour les inventaires des zones humides et contribue à celui des Milieux naturels d’intérêt écologique (lien externe) (MNIE), véritables réservoirs de biodiversité ;
    • identifie les secteurs propices à la biodiversité et aux « continuités écologiques » (trames verte, bleue, brune, etc.) ;
    • recense les mesures compensatoires environnementales (lien externe)qui doivent être pérennisées ;
    • suit un inventaire du bocage et collabore avec le programme Breizh bocage (lien externe).
      Connaître les espèces vivantes et leurs cycles de vie ne suffit pas, mesurer l’état de santé des habitats est indispensable. Des milieux naturels fonctionnels maintiennent la biodiversité et les services écologiques qu’elle nous rend. C’est pourquoi Rennes Métropole évalue l’état des milieux et identifie les sites dégradés.

    La dernière étape consiste à partager avec les collectivités, les associations, les chercheurs et les citoyens le résultat des actions menées, ainsi que les connaissances acquises. Dans ce but, la métropole :

    Préserver

    Pour préserver plutôt que restaurer, il faut anticiper. L’approche de l’évitement stratégique (voir plus bas) intègre les enjeux de la biodiversité dès le début d’une politique ou d’un projet. Il s’agit donc pour les collectivités :

    • d’analyser l’impact environnemental avant d’agir ;
    • d’entreprendre un diagnostic écologique pour savoir quelles espèces et quels habitats sont présents et seront concernés ;
    • de mettre en œuvre l’évitement puis les étapes de réduction des impacts sur la biodiversité, quel que soit le projet ;
    • de penser à la gestion future en termes écologiques ;
    • d’intégrer les enjeux de protection dans les documents cadres comme le Plan local d’urbanisme intercommunal ou le guide d’aménagement des espaces publics.

    Pour protéger la biodiversité, il est crucial de gérer durablement les milieux naturels. Les premiers alliés étant ceux qui connaissent le terrain, Rennes Métropole met à leur disposition des outils qui contribuent à la préservation sur le long terme :

    • fiches conseils ;
    • plan de gestion : document définissant comment entretenir un espace de manière respectueuse de la biodiversité ;
    • baux avec clauses environnementales qui encadrent la mise à disposition de foncier public ;
    • chartes thématiques : charte de l’arbre communale (lien externe), à l’image de celle de Rennes.

    La pollution liée aux activités humaines et l’envahissement d’espèces exotiques sont deux facteurs majeurs d’érosion de la biodiversité dans nos communes. Pour alléger les pressions et maintenir les équilibres, la Métropole travaille à :

    Limiter la surexploitation des ressources est un point clé pour préserver les écosystèmes. Rennes Métropole incite :

    • les exploitants agricoles et les propriétaires de piscines privées à réduire les prélèvements en eau ;
    • les propriétaires de bois et forêts à bannir les coupes rases et à élaborer des plans de gestion plus favorables au vivant.

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    Développer et améliorer

    Il ne suffit plus aujourd’hui de protéger les milieux naturels, il est nécessaire de les améliorer, de les reconnecter et de les gérer de manière écologique. Dans ce but, Rennes Métropole a à cœur de :

    • créer des trames (lien externe) facilitant le déplacement des espèces : trame verte pour la continuité végétale, trame bleue pour l’eau et trame noire pour l’extinction des lumières préjudiciables à la faune nocturne (chauves-souris, insectes et rapaces) ;
    • restaurer et recréer des milieux : plantation d’arbres, réhabilitation des rivières et des zones humides, augmentation du réseau de mares ;
    • reconnecter les milieux : densification des haies pour créer des corridors écologiques, amélioration de la connectivité des prairies, suppression des barrages sur des cours d’eau, construction de passages pour les animaux sous les routes ;
    • gérer les espaces de manière écologique (lien externe) et encourager les propriétaires privés sur cette voie.

    Les projets d’aménagement spécifiques contribuent aussi à favoriser la préservation des espèces avec lesquelles nous cohabitons. Ainsi Rennes Métropole :

    • restaure des terrains pour y développer la flore et les rendre plus accueillants pour la faune (prairies Saint-Martin (lien externe)) ;
    • installe des nichoirs pour les chauves-souris et pour les oiseaux (lien externe) ;
      crée des refuges (lien externe) pour la faune ;
    • installe des passages pour les amphibiens (crapauducs).
      Lorsqu’il est impossible d’éviter l’impact d’un projet sur le vivant, la Métropole choisit de mettre en place des mesures de compensation, avec un suivi des résultats sur le temps long.

    S’adapter et faire face

    Rennes Métropole mise sur la nature pour renforcer la résilience des écosystèmes face au changement climatique. Cela inclut la préservation et la restauration des milieux naturels ainsi que des actions spécifiques sur les parcelles agricoles pour réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) et favoriser les pratiques durables.
    Parce que le climat change, les communes connaissent des températures plus élevées. Les îlots de chaleur urbains les rendent plus difficiles à supporter. Désimperméabiliser et végétaliser constitue une partie de la solution. Pour cette raison, la Métropole :

    • travaille sur la création et la restauration de zones naturelles ;
    • développe des espaces végétalisés en zone urbaine : cours d’école, pieds de murs et trottoirs, etc.

    Le changement climatique augmente aussi le risque d’inondations et de crues. Parce que faciliter l’infiltration de l’eau réduit les impacts de ces phénomènes, la Métropole :

    • désimperméabilise ses opérations et aide à la désimperméabilisation des espaces privés ;
    • améliore les réseaux d’eaux pluviales pour éviter les débordements ;
      intègre la gestion des eaux pluviales à la parcelle dès la conception de projets ;
    • aide à la mise en place de pratiques agricoles favorisant le dédrainage ;
      recense les zones à risques et adapte les règles de construction en conséquence.

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    Communiquer et mobiliser

    Parce que l’on protège ce que l’on connaît, la sensibilisation des citoyens à la biodiversité est un levier décisif pour sa préservation. Pour aller dans ce sens, Rennes Métropole :

    • valorise les pratiques environnementales par des labels et des concours : Territoire engagé pour la nature, Concours des pratiques agro-écologiques prairies & parcours, Villes et villages étoilés ;
    • participe à des événements nationaux ou internationaux : Journées européennes du matrimoine et patrimoine (naturel), Fête de la nature, Journée mondiale des zones humides, World Cleanup Day.

    Des écolieux de la Métropole accueillent les habitants du territoire pour des animations ponctuelles et une découverte éducative de la nature à proximité de chez eux :

    La formation permet, à ceux qui le souhaitent, une montée en compétences pour travailler en faveur de l’environnement et s’approprier les enjeux. Ces relais sont indispensables pour toucher le plus grand nombre. Parmi les actions fréquemment mises en place :

    Depuis 2022, le Conseil métropolitain de la biodiversité et de l’eau (lien externe)(CMBE) regroupe élus, universitaires, associations et institutions. Le CMBE est une instance consultative qui vise à co-constuire et enrichir la stratégie de Rennes Métropole en matière de biodiversité et d’eau,
    en mobilisant des experts de divers horizons pour répondre au déclin des espèces.

    Rennes : la biodiversité en ville

    Tour d’horizon des actions mises en œuvre dans les parcs, jardins, zones humides et cours d’eau afin de favoriser la biodiversité à Rennes et, ainsi, nous adapter et anticiper les changements à venir.

    Connaître et protéger la biodiversité

    De nombreux inventaires d’habitats, faunistiques et floristiques, sont réalisés. Ils permettent de découvrir des milieux très riches en biodiversité, qu’il convient de préserver. Ils visent aussi à améliorer nos connaissances des espèces afin de les prendre en compte dans l’aménagement du territoire et dans la gestion des espaces. Quelques exemples :

    • un suivi du martinet dans le centre ancien pour accompagner les programmes de rénovation et la prise en compte de l’espèce, habituée aux anfractuosités du bâti ;
    • un inventaire d’arbres gîtes abritant des chiroptères (chauves-souris) ou des espèces saproxyliques (Grand capricorne, pique-prune) pour guider les travaux d’abattage ou d’élagage et éviter de nuire aux espèces protégées ;
    • un inventaire des délaissés urbains (espaces sans fonction clairement définie) et des milieux humides riches en biodiversité susceptibles d’abriter des espèces protégées (amphibiens), afin d’en assurer la préservation.

    Restaurer les habitats

    Des terrains abîmés par les activités militaires ou industrielles ont été dépollués, puis repensés pour rendre les lieux habitables par tous. À quelques encablures du centre-ville, ce sont des espaces de vie qui ont été restaurés. Les nouveaux quartiers de La Courrouze (lien externe) et de Baud-Chardonnet  (lien externe)sont emblématiques de cette volonté de réparation :

    • dépollution des sols ;
    • conservation et plantation d’arbres ;
    • création de milieux favorables à la faune et la flore : bosquets, boisements, ronciers, conservation des arbres morts, plantation de plantes mellifères… qui permet la nidification et favorise la présence des insectes et des pollinisateurs ;
    • entretien ou création de bassins végétalisés favorisant l’infiltration de l’eau ;
    • mise en place de liaisons paysagères vers d’autres quartiers.

    Partager l’espace

    Rennes doit faire face à une pression démographique croissante, tout en limitant l’emprise du foncier sur son territoire. Elle cherche donc des solutions en vue d’accueillir de nouveaux habitants sans étendre les constructions sur des zones refuges pour la biodiversité :

    Les prairies Saint-Martin (lien externe) sont un exemple de partage réussi. Le parc naturel urbain de 30 hectares est devenu un poumon vert à destination des habitants de Rennes, mais aussi pour la biodiversité puisque huit hectares lui sont totalement dévolus. Les prairies sont labellisées ENS (Espace naturel sensible) depuis 2024.

    Adapter la gestion des espaces verts et de nature

    Rennes compte 875 hectares d’espaces verts publics, soit 17 % de la superficie de la ville. La gestion de ces lieux est donc un levier important pour la préservation de la biodiversité :

    • La gestion différenciée a été mise en place dès 1981 : à chaque type d’espace (parcs, jardins, boisements, prairies, etc.) correspond un protocole d’entretien. L’objectif est de laisser la nature libre.
    • Depuis 2012, les traitements phytosanitaires ne sont plus utilisés pour l’entretien des espaces verts quand des solutions naturelles existent : c’est le « zéro phyto ».
    • Les espèces liées aux milieux sont prises en compte dans la gestion des mares, plans d’eau, bassins végétalisés/tampons, etc.
    • Des espaces sont entretenus par écopâturage : la méthode réduit les déchets verts liés à la fauche et contribue à la fertilisation naturelle des sols.

    Pour permettre le déplacement, la reproduction et l’alimentation des espèces en ville, la collectivité pilote des études visant à identifier des trames écologiques à préserver ou à renforcer. Il s’agit d’éviter la fragmentation des habitats due à l’urbanisation :

    • la trame verte pour la continuité végétale ;
    • la trame bleue pour l’eau ;
    • la trame noire pour l’extinction des lumières préjudiciables à la faune.

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    Éduquer au vivant

    On protège mieux ce que l’on connaît. La biodiversité présente en milieu urbain mérite donc d’être connue de ses colocataires. Plusieurs équipements situés à Rennes contribuent à l’éducation du plus grand nombre :

    D’autres initiatives permettent aux habitants de se familiariser aux questions liées à la biodiversité et aux espèces :

    • « Les 24 h de la biodiversité » proposent des balades (oiseaux, insectes, etc.), des ateliers découverte (jardinage, compost, etc.) et des rencontres dans des lieux différents à chaque édition.
    • L’Atlas de la biodiversité (lien externe) permet de découvrir et visualiser les espèces animales et végétales présentes sur le territoire.

    Une boîte à outils ainsi que des formations en lien avec la biodiversité (« Biodiversité dans le bâti », « Éviter-réduire-compenser ») permettent aux agents de la collectivité de s’approprier les enjeux environnementaux.

    Échanger entre connaisseurs

    En 2016, Rennes a mis en place un Conseil local de la biodiversité. Ce conseil vise à la mutualisation des savoirs et à leur transmission. Il est aussi le lieu d’une réflexion croisée qui permet de donner un avis consultatif sur les grands projets menés par la Ville. Il réunit :

    • des personnels administratifs et techniques de la Ville de Rennes, de Rennes Métropole et d’autres institutions locales ou régionales,
    • des scientifiques des universités rennaises,
    • des représentants d’associations naturalistes locales.

    Recenser la faune et la flore

    En 2021, le Conseil local de la biodiversité a lancé son Atlas (lien externe). Cette ressource en ligne apporte des réponses aux questions que les habitants se posent sur les espèces rencontrées dans leur jardin ou en balade. Le site permet :

    • de découvrir la faune et la flore locales, par commune ou par espèce,
    • de trouver quantité d’informations sur chaque espèce recensée,
    • de renseigner des observations faites sur le terrain afin d’enrichir la base de données.

    Les Rennais s’engagent

    Les Rennaises et les Rennais ont aussi voix au chapitre. Dans le cadre du budget participatif, ils et elles s’expriment régulièrement pour proposer et défendre des projets en faveur du vivant. Citons quelques exemples de projets lauréats et réalisés :

    • La nature en bas des tours, Bréquigny ;
    • Un coin pour la biodiversité, Sud-gare ;
    • Installation d’une tour à hirondelles, Thabor ;
    • Découverte des abeilles, prairies Saint-Martin ;
    • Maisons d’hivernage pour les hérissons, Landry ;
    • Passages pour la microfaune, Cleunay ;
    • Un toit pour les martinets.

    Depuis 2004, le projet « Embellissons nos murs » s’est développé pour devenir « Jardiner ma rue ». Les murs, pieds de mobiliers urbains, pieds d’arbres et espaces en terre peuvent être fleuris et entretenus par ceux qui en font la demande. Pour aller plus loin : la stratégie Biodiversité de Rennes Métropole (lien externe).

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